Malgré l’interdiction il continue à être chanté par les détenus, parfois même sur demande de certains SS. Dans l’immédiat après-guerre, l’élément politique est déterminant : les auteurs du chant, mais aussi Hanns Eisler et Ernst Busch, étaient tous, sinon membres du parti communiste allemand (KPD), du moins sympathisants ou militants communistes. Hier in dieser öden Heide Le chant des soldats des marais, dit chant international des déportés. Mais les détenus n’en restituent qu’une portion infime. Membre du parti communiste, acteur dans une compagnie de théâtre militant, il est arrêté par la Gestapo le 28 février 1933 et déporté en juillet à Börgermoor. Très largement diffusé dans tous les milieux de résistance au nazisme, le chant devient dès lors un symbole puissant de la lutte antinazie. Un dimanche d’août 1933, les détenus reçoivent la permission de fumer pour la première fois depuis leur arrivée au camp. Bruits de pas et bruits des armes Le tabac qui avait été saisi à cette occasion leur est restitué pour deux heures seulement, à l’issue desquelles ils devront retourner ce qui n’a pas été fumé. Celui-ci rejoignit en 1937 les Brigades internationales en Espagne, de sorte que le Moorsoldatenlied, chanté par les volontaires allemands des Brigades, acquit rapidement une grande notoriété. Par sa forme, son esthétique et les conditions de sa réalisation, le Börgermoorlied ouvre la voie à la composition des Lagerlieder dans les autres camps. La représentation a lieu le 27 août 1933. Le Börgermoorlied. Le Chant des marais a pour titre original Moorsoldatenlied (Chant des soldats du marécage), ou Börgermoorlied (chant de Börgermoor). Créé par des détenus communistes dans l’un des premiers camps nazis, ce chant constitue un exemple unique de double-circulation européenne et même internationale en temps de guerre. Devant cette « humeur de fête », Langhoff et certains détenus réfléchissent dès lors à la possibilité d’organiser des activités sportives ou artistiques tous les dimanches pour consolider le lien entre détenus et conserver une dignité humaine indispensable à leur survie. Paroles du titre Le Chant des Marais - Chants révolutionnaires avec Paroles.net - Retrouvez également les paroles des chansons les plus populaires de Chants révolutionnaires vierfach ist umzäunt die Burg. Par contraste, le refrain utilise le mode majeur pour proclamer la cohésion : « Nous sommes les soldats du marais ». Ô terre de détresse Fackler, Guido: „Des Lagers Stimme’ – Musik im KZ. Heimwärts, heimwärts! Thomas Geve, Survivant d’Auschwitz, trad. Rudolf Oskar Goguel, né le 21 avril 1908 à Strasbourg. Sous la schlague des nazis, trad. Wir sind die Moorsoldaten und ziehen mit dem Spaten ins Moor! Heimwärts, heimwärts jeder sehnet,zu den Eltern, Weib und Kind.Manche Brust ein Seufzer dehnet,weil wir hier gefangen sind. 1, München, 1973. Doch für uns gibt es kein Klagen,ewig kann’s nicht Winter sein.Einmal werden froh wir sagen:Heimat, du bist wieder mein. Terre de détresse Où nous devons sans cesse Piocher Bruit de pas et le bruit des armes Sentinelles jour et nuit Les grands prés marécageux, Le Chant des Marais est entré dès 1945 au répertoire du mouvement choral « À Cœur Joie » fondé par le maître de chant des Scouts de France César Geoffray, dans une version pour quatre voix mixtes harmonisée par lui-même. Langhoff lance un appel à volontaires à l’intérieur du camp et reçoit de nombreuses propositions : acrobates, jongleurs, gymnastes, boxeurs, comiques, musiciens, chanteurs, ou encore imitateurs de cris d’animaux. Vingt prisonniers sont désignés pour placer les spectateurs ; pour l’occasion, on a cousu sur leurs uniformes de longues rangées de boutons brillants. doch zur Heimat steht der Sinn. Pas un seul oiseau ne chante, Dans les arbres secs et creux. Liberté, liberté chérie Plusieurs éléments peuvent expliquer une telle destinée. Écrit pour quatre voix d’hommes a capella, le chant n’est pas pensé par Goguel comme un « chant de combat » (Kampflied), répertoire habituel des chœurs ouvriers communistes, mais plutôt comme une complainte. « À Strasbourg, triomphe de la musique ouvrière », L’Humanité, 13 juin 1935. Le Chant des partisans ou Chant de la libération est lhymne de la Résistance française durant loccupation par lAllemagne nazie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce n’était pas simple car certains prisonniers, chargés des travaux de peinture du bâtiment, y travaillaient en sifflant et chantant [sous la contrainte des SS] du matin au soir. Il réunit seize choristes, issus majoritairement d’un chœur ouvrier de Solingen, et organise des répétitions clandestines quotidiennes dans la baraque 8 après le travail. Langhoff est présenté à Johann Esser, mineur dans la Ruhr et militant du parti communiste allemand (KPD), auteur de poésies publiées dans le journal local Ruhr-Echo, l’un des organes du parti. United Kingdom. Certains l’illustrent d’un soldat avec sa bêche dans le sol. En 1933, il est enfermé par les nazis pour trahison au camp de Börgermoor. Profil ... Mettre en pause Faire le quiz sans chrono Aide. Pour toutes ces raisons, le chant est tout d’abord ignoré en Allemagne de l’Ouest, sans pour autant être interdit. Marianne Mélodie, coll. Des contacts sont échangés entre prisonniers de différentes baraques et une véritable mutualisation des talents s’organise. » La version française (qui connait quelques variantes, est davantage une adaptation qu’une traduction). Le Moorsoldatenlied est né en août 1933 de la tradition concentrationnaire de faire chanter les détenus, et de la volonté de ceux-ci de rendre compte de leur condition, mais aussi de leur conviction de voir le régime nazi abattu. En 1953, le Sarie Marais devient la marche des Royal Marines Commandos britanniques. Sentinelles jour et nuit Bien que la partition originale du Börgermoorlied ait été largement copiée et diffusée en dehors des camps, c’est la version d’Eisler qui s’impose sur la scène européenne dès sa création. La circulation du chant durant la guerre a elle aussi été largement le fait de détenus communistes. Ô terre de détresse Mais un jour dans notre vieLe printemps refleuriraLiberté, liberté chérie (ou Libre alors, ô ma patrie)Je dirai : tu es à moi, Dernier refrain :Ô Terre enfin libreOù nous pourrons revivreAimer, aimer, ORT House
Dans ce camp morne et sauvageEntouré d’un mur de ferIl nous semble vivre en cageAu milieu d’un grand désert, 3. De strophe en strophe, le refrain s’intensifiait et, à la dernière strophe les SS, qui étaient là avec leur commandant, chantaient, en harmonie avec nous, parce qu’ils se sentaient manifestement interpellés eux aussi comme « soldats du marais ». Ce coffret propose 33 versions différentes du chant sur les 170 enregistrements qui ont été recensés par le DIZ. Le Chant des marais a pour titre original Moorsoldatenlied ( Chant des soldats du marécage ), ou Börgermoorlied ( chant de Börgermoor ). Nombre d’adolescents le découvrent dans la version anglaise The Peat Bog Soldiers interprétée par le chanteur folk Pete Seeger à la Schaubühne de Berlin-Ouest en 1967. Un tel moment est propice à l’établissement de lien social, comme en témoigne le comédien Wolfgang Langhoff : Au cours de cette après-midi de dimanche nous nouâmes entre nous des liens d’amitié plus solides. Le camp de Börgermoor, officiellement l’Emslandlager, était un camp de concentration nazi situé dans le Pays de l’Ems en Basse-Saxe. Fietje Ausländer, Susanne Brandt et Guido Fackler (éd. Aucun prisonnier ne se dénonce. Armand Pierhal, Paris, 1935. Playlist. Les SA, puis SS qui reprirent la gestion du camp, exigeaient des prisonniers qu’ils chantent pour se rendre au travail. L’ouvrage connaît immédiatement le succès – huit éditions en six mois – et est traduit dans plusieurs langues dont le français. Dès le lendemain du spectacle Zirkus Konzentrazani, nombre de détenus recopient les paroles ou la partition sur du papier. Esser prend prend sa retraite en1960e et continue à publier des poèmes dans les journaux. Rudi Goguel, dans Inge Lammel, Günter Hofmeyer (dir. Ernst Busch lui-même réalisera trois enregistrements de cette chanson, toujours en allemand. Elle est devenue un emblème du Mouvement de libération des femmes (MLF) et plus généralement des luttes féministes francophones. Goguel était à bord du bateau-prison Cap Arcona coulé par l’aviation britannique. Bruit des pas et bruit des armesSentinelles jours et nuitsEt du sang, des cris, des larmesLa mort pour celui qui fuit, 4. Ce spectacle, qui dure près de trois heures, bénéficie d’un dispositif d’envergure. Ce chant populaire allemand est également devenu un chant militaire français. Le Chant des déportés ou Chant des marais a été écrit par des détenus du camp de concentration de Börgermoor en 1933. Wolfgang Langhoff, Les Soldats du Marais. Ils reviennent dans la nuit, après une soirée de beuverie, et mettent à sac les baraques 9 et 10. Employé dans le service publicité d’un fabricant de machines de Düsseldorf, il entre au parti communiste et à l’opposition syndicale révolutionnaire en 1930. Et du sang, des cris, des larmes, Intégrant toute une tradition musicale allemande liée aux chants de travailleurs sous la république de Weimar des années 1920, il a été intégré dans l’après-guerre aux mouvements en faveur de la musique folk, dans les deux Allemagnes. Escudéro Lény - Le chant des marais (Letras y canción para escuchar) - Loin dans l'infini, s'étendent / Les grands prés marécageux / Et pas un seul oiseau ne chante / Dans les arbres secs et creux / Ô ! qui a lui-même une histoire peu banale. La version originale de Rudi Goguel connaîtra donc essentiellement une circulation concentrationnaire. Les trois premières notes, répétées, introduisent d’emblée l’ambiance morne qui règne à Börgermoor et aux alentours : « Où que le regard se porte, rien que la lande et des marais ». Dann ziehn die Moorsoldaten nicht mehr mit dem Spaten in´s Moor! Ô ! Il y fut chanté quelques jours plus tard devant près de 1000 détenus, qui en reprirent aussitôt le refrain. Ils sortent ainsi clandestinement de Börgermoor mais aussi d’Esterwegen, le camp voisin, et connaissent immédiatement une diffusion dans les milieux opposés au régime. La prise des camps par les Alliés sonne la Libération, attendue pour certains depuis plus de dix ans. Vogelsang uns nicht erquickt, weil wir hier gefangen sind. Il a grandi dans un orphelinat et travaillé comme ouvrier textile. Terre de détresse Où nous devons sans cesse Piocher Ô ! Ô terre de détresse Membre du syndicat et du Parti communiste, il commence à écrire des poèmes et des récits sur le monde du travail. Le premier a lieu en 1935 en Union Soviétique. Wir sind die Moorsoldaten und ziehen mit dem Spaten ins Moor! Cette même année, la mélodie voyage d’Oranienburg à Prague lorsqu’Erich Mirek, ancien membre de la troupe d’Agit-Prop Das rote Sprachrohr, la chante à ses amis qu’il rejoint en exil. Tandis que les détenus quittent progressivement les camps, de nombreuses fêtes d’adieu sont organisées. Bearbeitungen, Nutzungen, Nachwirkungen, Papenburg, Dokumentations- und Informationszentrum Emslandlager (DIZ), 2008, 2 CD. Arrêté en septembre 1934, il est condamné à dix ans de prison et purge sa peine dans divers pénitenciers. Le Chant des marais a été écrit en juillet 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor, un des premiers camps de concentration conçus pour y enfermer les opposants au nouveau régime. Le chant est donc abondamment repris en Allemagne de l’Est, le plus souvent dans la version d’Eisler. Le chant des marais - 1 interprétation. Nous nous serrâmes étroitement autour des tables, nous parlâmes de chez nous, de nos familles, de notre activité politique, et peu à peu fondit l’hébétude qui avait pesé sur nous depuis notre arrivée au camp. Le Börgermoorlied, Moorsoldatenlied ou Lied der Moorsoldaten, plus connu en France comme Le Chant des Marais, est né sous le Troisieme Reich dans le camp de Börgermoor, durant l’été 1933.Au moment où naît le chant, le camp est encore partiellement en construction et les détenus sont des opposants politiques ou religieux allemands sous la surveillance de recrues SS. Morgens ziehen die Kolonnenin das Moor zur Arbeit hin.Graben bei dem Brand der Sonne,doch zur Heimat steht der Sinn. hinter Stacheldraht verstaut. Téléchargez la partition gratuite de la chanson Le chant des marais , chant de guerre aussi connu sous le nom le chant des déportés avec accords de guitare Chanson traditionnelle. Flucht wird nur das Leben kosten, Où nous pourrons sans cesse, Après la guerre, Goguel milite pour le Parti communiste en Allemagne du sud. Les numéros finaux sont des chansons à quatre voix entonnées a capella par un chœur. Dans cette version, les deux dernières notes des refrains sont répétées pour ajouter un écho emphatique aux verbes « piocher » et « aimer ». En France toujours, l’air est proposé par Josée Contreras lors d’une réunion du Mouvement de Libération des Femmes (MLF), visant à enrichir son répertoire militant. Pas un seul oiseau ne chante Sur les arbres secs et creux. London
En 1972, l’acteur grec Kostas Papanastasiou en fait un arrangement dans le style de la « chanson artistique » grecque (entechno). Dans les années suivantes, il a vécu avec sa famille, à cause des arrestations répétées et l’incapacité de trouver un emploi, une grande détresse économique. Ou nous devons sans cesse piocher, piocher! Des interludes musicaux sont joués par un un accordéon diatonique, des violons de fortune fabriqués par les détenus et un Teufelsgeige, ensemble de petites assiettes et boîtes de conserve clouées sur un manche de bois. Il figure depuis dans de nombreux carnets de chants scouts . Les prisonniers y étaient désignés comme « soldats du marais » (Moorsoldaten), par allusion à l’allure militaire que leur donnait leur bêche portée sur l’épaule tel un fusil lors de leurs déplacements hors du camp. Après la guerre, il rentre à Berlin Est en 1945. Bremen Temmen, 2000. Deux ans plus tard, le compositeur britannique Alan Bush écrit une harmonisation de la chanson pour quatre voix d’hommes, qui sera donnée sous sa direction au Royal Albert Hall de Londres en avril 1939 à l’occasion du Festival for Music and the People. À propos de la composition du chant, Goguel témoignera : On me fit donc clandestinement entrer à l’infirmerie pour que je puisse y coucher ma mélodie sur du papier. Libéré en 1934, il entre dans la résistance clandestine communiste. Les paroles de cette chanson ont été écrites par Johann Esser et Wolfgang Langhoff, la mélodie a été composée par Rudi Goguel. Wolfgang Langhoff est né le 6 octobre 1901 à Berlin. Ce quiz a été mis en pause. Pour Langhoff – qui évoque neuf cents détenus –, le spectacle en lui-même est une victoire, celle de la résistance spirituelle au processus de déshumanisation : Les SS étaient, pour ainsi dire, nos invités. Doch für uns gibt es kein Klagen, Unpolitscher Tatsachenbericht. O terre de détresse ! Tandis que Langhoff supervise la préparation du spectacle de cirque, Goguel se charge de l’apprentissage du chant. Börgermoor est en 1933 un camp de « détention préventive » (Schutzhaftslager). Où nous devons sans cesse Les paroles originales en français ont ensuite été écrites en 1943 par Joseph Kessel, égale… fr. Entouré de fils de fer, Il existe actuellement près de deux-cents versions du Börgermoorlied, avec des traductions plus récentes en hongrois, finlandais, arabe, ou encore en breton. Outre sa mélodie facile à mémoriser, le chant séduit par son texte fédérateur. Le CHANT DES MARAIS – (Le Chant des Déportés) Le Chant des Marais, hymne européen de la déportation, est une œuvre collective créée en juillet-août 1933 dans le camp de concentration nazi de Boergermoor. Mais, au gré des transferts vers d’autres camps, des libérations d’internés allemands il se répandit dans tout le monde concentrationnaire. Il est arrêté à l’arrivée au pouvoir des nazis et immédiatement déporté dans le camp de Börgermoor. Les plus beaux chants scouts, 1932-1953, prod. wo wir fern von jeder Freude Une de ses accointances politiques Rudi Goguel, représentant de commerce et bon musicien amateur âgé de vingt-cinq ans, se propose d’en réaliser une version à quatre voix, pour peu qu’il trouve du temps. Il est par ailleurs entonné – à voix basse – pour les nouveaux arrivants dans certaines baraques. La violence de la répression SS conforte Langhoff et certains co-détenus dans la volonté d’organiser des événements fédérateurs le dimanche. L’idée de la composition d’une chanson, qui ferait office d’« hymne » du camp, voit ainsi le jour. Les déportés furent embarqués sur des bateaux dans la Baie de Lübeck. Le 27 septembre 1934, il est arrêté pour la deuxième fois et condamné à dix ans de prison pour haute trahison. Busch effectue un dernier enregistrement à Paris en 1939. Chansons de France, 2007. Une version illustrée réalisée à Börgermoor est reproduite en fac-simile dans le journal pragois Arbeiter-Illustrierte-Zeitung dès le 8 mars 1935 et la chanson est diffusée a capella sur les ondes de Radio Prague. Après un passage dans le camp de concentration de Lichtenburg, Langhoff est finalement libéré en 1934 et émigre en Suisse. Il enregistre à Barcelone le disque Seis canciones para la democracia. Pour éviter que les gardiens et le commandant ne prennent des photos, on les installe face au soleil. Le Börgermoorlied, Moorsoldatenlied ou Lied der Moorsoldaten, plus connu en France comme Le Chant des Marais, est né sous le Troisieme Reich dans le camp de Börgermoor, durant l’été 1933. L’euphorie de ces deux heures de semblant de retour à une réalité oubliée prend fin avec la restitution du tabac non consommé. Paroles de Johann Esser et Wolfgang Langhoff. À partir de 1923 il était acteur à Hambourg, Wiesbaden et Düsseldorf. Il ne faut pas le confondre avec le chant religieux, en hébreu, entonné lors de chaque cérémonie de la déportation, le dimanche précédant le Nouvel An selon le calendrier hébraïque, en la Synagogue de la Victoire, à Paris[pourquoi ?][réf. Le chant des marais. En 1949, il est candidat à l’élection du Bundestag pour le KPD, en 1952 il travaille à Berlin-est à l’Institut allemand pour l’Histoire contemporaine puis à l’Université Humboldt. La première exécution publique de la version d’Eisler a lieu le 9 juin 1935 à Strasbourg : Busch la chante lors du concert d’ouverture de la première « Olympiade ouvrière européenne de musique et de chant », dont la coordination artistique a été confiée à Eisler. La chanson est parfois intitulée Lagerlied von Börgermoor, plus fréquemment Wir sind die Moorsoldaten ou encore Die Moorsoldaten. Le camp de Börgermoor, officiellement l’Emslandlager, était un camp de concentration nazi situé dans le Pays de l’Ems en Basse-Saxe. Moor und Heide nur ringsum. Ouvert dès le début de la répression politique en 1933, il fait office de camp de travail et est rattaché au camp principal de Papenburg. Reprendre . Dann zieh’n die Moorsoldaten nicht mehr mit dem Spaten ins Moor! La version d’Eisler fait ainsi son entrée dans les camps français. Piocher, piocher. sich nach Eltern, Weib und Kind. Quelques jours après la « Nuit des longues lattes », Johann Esser avait remis à Langhoff un poème en six strophes dénonçant les conditions de vie des détenus et exprimant l’espoir d’une libération future. Voici le récit que fera Goguel de la représentation mise en scène : Nous chantions, et dès la deuxième strophe, les quelque mille prisonniers commencèrent à fredonner le refrain avec nous. Johann Esser est né le 10 avril 1896 à Wickrath. ist das Lager aufgebaut, Le Chant des Marais pour accompagner le cercueil de Simone Veil, écrit par des déportés allemands en 1933 La France rend un hommage national aux Invalides à l'ancienne ministre. 1. Le chant des marais Loin vers l’infini s’étendent Des grands près marécageux. Einmal werden froh wir sagen: Heimat, Il est enregistré à de nombreuses reprises, notamment par les ensembles musicaux officiels. Après la guerre mondiale, il reprend son activité syndicale en Allemagne de l’ouest mais rompt avec le Parti communiste. Il meurt le 6 octobre 1976 à l’âge de 68 ans. 126 Albert Street
Hanns Eisler, « Bericht über die Entstehung eines Arbeiterliedes », Schriften und Dokumente, vol. » Chanté pour la première fois à l’occasion de la première grande manifestation du MLF le 20 novembre 1971, il devient finalement l’hymne du mouvement et la partition est imprimée dans le journal Le Torchon brûle. Le rythme est certes celui d’une marche, mais le mode mineur vise à traduire la fatigue des détenus contraints à la discipline militaire. Hier in dieser öden Heideist das Lager aufgebaut,wo wir fern von jeder Freudehinter Stacheldraht verstaut. Sa portée universelle a favorisé son appropriation par des détenus de nationalités extrêmement diverses, au-delà des barrières de langue, pour contribuer à la création de communautés spirituelles l’espace d’une soirée. A copy of the “The Peat Bog Soldiers” made by Hanns Kralik in the KZ Börgermoor 1933. Du bist wieder mein! Le Chant des Marais-Paroles. Vous avez . nécessaire]. Après les paroles [du dernier refrain] « Alors les soldats du marais ne bêcheront plus dans les marécages », les seize chanteurs plantèrent leur bêche dans le sable et quittèrent la piste ; les bêches laissées dans cette terre des marais ressemblaient à des croix tombales. ewig kann´s nicht Winter sein. A la fin de sa peine, le 27 septembre 1944, il est à nouveau déporté au camp de Neuengamme. Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins. ), Das „Lied der Moorsoldaten“. Dans ce camp morne et sauvage, Entouré de murs de fer. Résultats. Dans les jours qui suivent, certains d’entre eux commandent même à Goguel et Langhoff une copie de la partition afin de l’envoyer à leur famille. graben bei dem Brand der Sonne, Terre de … Après la Première Guerre mondiale qu’il a fait comme fantassin, il a travaillé comme mineur en basse Rhénanie. Wir sind die Moorsoldaten und ziehen mit dem Spaten ins Moor! Au milieu d’un grand désert. Origine. L’esthétique générale du chant trahit une forte influence du répertoire des chants de travailleurs communistes des années Weimar (Arbeiterlieder), eux-mêmes imprégnés des couleurs mélodiques de l’Allié soviétique. De cette époque date l’adaptation anonyme intitulée Le Chant des Marais, qui ne comporte que les quatre couplets choisis par Eisler. Il se met ensuite en quête d’un compositeur susceptible de mettre le poème en musique. L’espace d’un instant, les détenus retrouvent un plaisir interdit durant ces semaines de traitements dégradants et de terreur exercée par les SS. Le chant s’intitule Jaros, en référence à l’île où furent ouverts des camps de prisonniers, notamment pendant la dictature militaire grecque. Le "chant des marais" ou "chant des déportés" est un chant composé en 1933 par des prisonniers du camp de concentration allemand de Börgermoor. Il s’exila en Suisse le 28 juin 1934, et trouva un emploi à l’Opéra de Zürich. Wir sind die Moorsoldaten und ziehen mit dem Spaten ins Moor! Alltag und Häftlingskultur in den Konzentrationslagern 1933 bis 1936. L’année suivante paraît à Zurich son témoignage intitulé Die Moorsoldaten. Ses auteurs, trois déportés communistes, l’apprirent à d’autres internés qui l’interprétèrent un jour devant les quelques 1000 prisonniers du camp, qui en reprirent le refrain… Le chant fut immédiatement interdit. Dans ce camp morne et sauvage De 1930 à 1933, des centaines de milliers de SS et SA allemands sont payés par le grand capital international (particulièrement compagnies pétrolières anglo-saxonnes et banques) pour "casser" du syndicaliste et du militant anticapitaliste. Un chœur intervient pour le refrain et chante à l’unisson le dernier couplet. César Geoffray, À Cœur Joie, vol. Ouvert dès le début de la répression politique en 1933, il fait office de camp de travail et est rattaché au camp principal de … Il nous semble vivre en cage, Au milieu d'un grand désert. Auf und nieder gehn die Posten,keiner, keiner kann hindurch.Flucht wird nur das Leben kosten,vierfach ist umzäunt die Burg. Le titre de la chanson évoque les travaux forcés à l’aide d’outils rudimentaires. A) Ecouter le chant sur You tube. Où nous devons sans cesse N’évoquant aucun lieu particulier, il provoque une résonance chez celui qui se sent loin « de ses parents, de sa femme et de son enfant » (couplet 4) mais aussi chez les « soldats » en général, et il figure dans le répertoire musical de la majorité des divisions militaires françaises. Pas un seul oiseau ne chante fr. Le « Chant des Marais » a été composé en 1933 par des antifascistes allemands détenus dans les premiers camps de concentration nazis. Intitulé « Das Lied der Moorsoldaten » (traduit en français sous le titre de « chant des Marais »), il traduit la plainte des antifascistes et des juifs, premiers internés dans ces camps. Cette même année, de passage à Londres, le compositeur Hanns Eisler et le chanteur Ernst Busch rencontrent un Allemand de Börgermoor qui leur transmet les paroles et leur chante la mélodie avec quelques approximations. Dans ces divers camps, le Lied der Moorsoldaten est entonné lors de soirées ou de réunions musicales, qu’elles soient clandestines ou en présence de SS. Ce chant n’était à l’origine pas destiné à vivre au-delà de la manifestation pour laquelle il a été écrit, celle du 28 mars 1971 en mémoire des femmes de la Commune de Paris. Au milieu de ce public hétéroclite, un clown circule pour vendre de la « glace des marais » – il s’agit en fait de grosses portions de tourbe. Au sein des divers bataillons des Brigades Internationales, le chant connaît dès lors de nombreuses traductions. Il est intégré au répertoire des Volkslieder (« chants populaires » du patrimoine allemand), et son enseignement dans les écoles comme symbole « anti-fasciste » revêt une mission idéologique. Sa diffusion y sera également assurée par les brigadistes espagnols à partir de la Retirada de 1939. Ô terre d’allégresse Le 10 mai 1940, il est arrêté à Anvers par la police belge et déporté, avec d’autres ressortissants étrangers, dans le camp français de Saint Cyprien, puis dans celui de Gurs. Cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge). Écoutez aussi cette interprétation, par les Choraleuses, en 2010. Au programme : des gymnastes, deux clowns, des jongleurs de massue, un comique, les Moor’ Girls – cinq prisonniers travestis –, des lutteurs, des acrobates, un combat de boxe humoristique, un numéro avec une cigogne faite d’un balai et d’un drap, qui répond aux questions du public par des hochements de tête, ainsi que deux « soldats du marais » parodiant l’obligation continuelle pour les détenus de se compter ou de chanter en toute occasion. En 1996, le groupe corse Cinqui Sò arrange et enregistre U Cantu di i pantani, d’après la traduction du Chant des marais par Ghjuvan Ghjaseppiu Franchi, dans la tradition polyphonique corse a capella. Envoyé dès 1933 pour participer aux travaux de construction du camp voisin d’Esterwegen, Goguel est libéré en 1934 et reprend ses activités politiques dans la clandestinité. Il purge sa peine de 1934 à 1944 dans divers pénitenciers. Auf und nieder geh´n die Posten, Wohin auch das Auge blicket,Moor und Heide nur ringsum.Vogelsang uns nicht erquicket,Eichen stehen kahl und krumm. ), Lieder aus den faschistischen Konzentrationslagern, Leipzig, Friedrich Hofmeister, 1962. Pour autant, la liberté véritable et le retour au foyer peuvent prendre plusieurs semaines, parfois même plusieurs mois. La vie musicale dans les camps de concentration et camps de la mort. Morgens ziehen die Kolonnen Une traduction anglaise figure dès 1937 dans le recueil Songs of the people édité à New York par Workers Library Publishers, sans mention du nom du traducteur. Un grand espace sableux est dégagé entre les baraques et transformé en piste. Votre score est de / = % Il bat ou égale % des personnes testées aussi eu 100%. Alors que la plupart d’entre eux restent en définitive destinés à un auditoire restreint, le Börgermoorlied connaît un succès particulier, à l’Est tout d’abord. Il figure dans de de nombreux « recueils de chants des camps » (Lagerliederbücher) de l’époque, particulièrement à Sachsenhausen. Manche Brust ein Seufzer dehnet, Les baraques sont alors fouillées par les SS qui ne découvrent dans un premier temps aucune des cachettes. Benjamin Ortmeyer (éd. Une partie des détenus est donc libérée après avoir purgé une peine allant de quelques semaines à plusieurs mois. Selon une coutume militaire, les SA, puis les SS, exigeaient que les détenus chantent : sur le chemin conduisant le camp au marais qu'ils devaient assécher, en pelletant, lors des appels.